Chapitre 4 [Fr]

La famille est à table et l’ambiance est insoutenable. La mère ne comprend pas pourquoi son fils ne donne pas signe de vie alors que lors de ses dernières escapades à Prague ou en Bulgarie, il en donnait toujours.

Ils ont tous déjà pensé une fois ou l’autre à partir à l’ouest, aller se dorer sur la plage, profiter de la mer, des palmiers, voir les oranges pousser, en Italie, Espagne ou en Grèce.

Le père, quant à lui, dit qu’il a toujours été contre. Qu’ils ont ici tout ce qu’il faut, un travail, un bel appartement et un avenir sûr.

Sabine dit à son père que même s’il n’a jamais trouvé ses enfants reconnaissants, eux ont toujours désiré partir mais n’ont jamais eu le courage de le dire haut et fort.

Sur ce, la mère de Sabine lui raconte ce qui est arrivé à son père, raison pour laquelle il se comporte souvent comme un étranger avec ses proches. A l’époque, il était un célèbre minérologue, sur le point d’ouvrir un musée, avoir des employés sous ses ordres et partir faire de la recherche à l’étranger. La seule condition qui lui a été alors imposée était d’adhérer au parti, ce qu’il a refusé. Il a donc été écarté de tout et a fini par trouver un emploi dans une librairie.

Sabine dit à sa mère qu’elle aurait pu lui raconter cette histoire plus tôt, ce qui aurait peut-être valu à Mario d’avoir ainsi un autre comportement. Elle comprend dès lors mieux pourquoi son père est un autre homme, ne s’arrêtant plus de parler lorsqu’il montre sa collection de pierres.

Elle dit aussi à sa mère que plutôt que de se morfondre, elle ferait mieux de se rendre elle aussi à Hambourg pour tenter d’avoir des nouvelles de Marco, ce qu’elle a bien l’intention de faire avec sa fille et pourquoi pas, s’il le souhaite, avec son mari.