Chapitre 10 [Fr]

Sabine et son père se retrouve le matin au petit déjeuner. Une lettre de sa mère vient d’arriver par poste.

Sabine dit qu’elle aurait au moins pu téléphoner, que sa mère ne pense qu’à Mario qui est a ses yeux assez grand pour se débrouiller tout seul et pas a eux.

Son père lui répond qu’elle ne doit pas parler ainsi de sa mère.

Sabine est outrée et fait remarquer a son père que leur famille est complètement éclatée.

Pour la rassurer, son père lui dit que sa mère restera absente jusqu'à ce que Mario n’ait plus besoin d’elle.

Sabine en doute. Son père lui propose de faire les démarches nécessaires pour aller la rejoindre.

Le calme avec lequel son père gère la situation rend sabine sinistre. Elle pense que probablement il se retient, raison pour laquelle il a sans cesse mal a l’estomac.

Elle rajoute qu’il a toujours beaucoup de compréhension vis-à-vis des autres et elle l’embrasse en passant derrière lui.

Son père lui suggère alors de s’occuper du ménage pendant l’absence de sa mère et lui répète une nouvelle fois qu’elle ne doit pas s’inquiéter, que sa mère reviendra et qu’elle (sa mère) ferait bien de profiter de faire un voyage pendant son séjour a l’ouest avec son amie Gisela. Qu’ils ne sont pas les seuls dans cette situation et que peut-être cela va enfin changer.

M. Dehnert quitte l’appartement. Sabine le regarde partir et pense qu’il est encore plus petit et plus vouté que jamais.

Sabine ne sait plus quoi penser, doit-elle vraiment aussi demander un visa pour aller faire la morale à sa mère ? Elle pense aux grands-parents de Thomas qu’elle trouve bien sympathique.

Elle se dit que ses propres parents bien qu’ils ont l’air sympathiques ne sont jamais contents. Qu’avec son frère, elle n’a jamais vraiment pu parler, il était toujours tourné vers l’Allemagne de l’Ouest, même le groupe de jeune ne l’a jamais séduit. Même ses parents n’étaient pas très enthousiastes à l’idée qu’elle fasse partie de ce groupe. Ils avaient toujours peur qu’elle fasse quelque chose d’illégal.

Elle pense à la phrase que le grand-père de Thomas a lu à Frankfurt. « Qui ne se défend, vit faussement » Elle prend conscience que chez eux, ce n’est pas le cas. Personne n’ose se prononcer, que ce soit à la maison, à l’école, au travail ou à l’armée. Que lors des fêtes, les drapeaux sont hissés, on se rend dans les Intershop et on dépense son argent.

Quelques heures plus tard, elle fait part de ses réflexions à Thomas. Ce dernier lui explique que ses grands-parents ont toujours défendu leurs idées contraires au régime et de ce fait ont tout perdu. Le statut de cadre dans son travail et plus tard la rente minimale lui a été octroyée. De plus, ses collègues l’ont délaissé par peur d’avoir des contacts avec lui et d’être mal vu par le régime. Quant à sa grand-mère, c’était une artiste peintre. Du jour au lendemain, ses œuvres ont été décrétées trop négatives et elle n’a plus eu aucune commande. Personne ne voulait avoir une œuvre d’elle chez lui étant dans la disgrâce du gouvernement. Raison pour laquelle elle a travaillé au musée en tant que nettoyeuse jusqu’à sa retraite.

Sabine demande à Thomas s’il croit que ses grands-parents regrettent leur choix ?

Non absolument pas, lui répond Thomas. Il lui explique que la situation a été dure pour son propre père qui a dû prendre sa propre décision, raison pour laquelle à la première occasion, il est parti à l’ouest.

Ne te prend pas la tête dit Thomas à Sabine, tu as mieux à faire, profite d’étudier. Quant à lui, il dit qu’il a encore une année avant d’obtenir sa matu et qu’après il devra faire l’armée, peut-être qu’il sera posté à la frontière et qu’il devra veiller à ce que personne ne la franchisse. Le mieux serait de refuser mais il irait ainsi sûrement en prison. Il est sûr que sa famille comprendrait son choix mais il pense qu’il ne faut quand même pas trop leur en demander.

Sur ces belles paroles, elle s’élance en courant dans les vagues.